Notre biobanque obtient le label Vita
La biobanque de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin est certifiée avec label Vita depuis début 2022. Nous en discutons avec le Dr Michael Nicolas, responsable scientifique de la biobanque. Il nous explique ce qu’est une biobanque, son rôle et les raisons de se faire labéliser.
Qu’est-ce que la biobanque ?
Initiée le 23 février 2015, la biobanque a été créée pour harmoniser le prélèvement et le stockage d’échantillons biologiques pouvant servir à des recherches actuelles ou futures. Ces échantillons regroupent divers prélèvements : différents liquides de l’œil tels que l’humeur aqueuse, l’humeur vitrée, le liquide sous-rétinien, des larmes, ou encore du sang et ses dérivés (plasma et sérum).
Les échantillons sont collectés chaque semaine lors d’interventions au bloc opératoire ou d’examens à la policlinique. Ils sont ensuite transportés jusqu’à la biobanque et congelés sur place à -80°C.
Afin de pouvoir être prélevés et utilisés, ils doivent être accompagnés d’un consentement éclairé signé par le ou la patient-e. Sans son accord explicite, les échantillons ne sont pas prélevés. Les échantillons sont ensuite enregistrés dans un logiciel informatique (LIMS) afin de pouvoir assurer un traçage de leur utilisation. Bien évidemment, ils sont codés afin de respecter la vie privée des patient-e-s. Ce processus assure une bonne utilisation de ces prélèvements et l’anonymat des donneurs pour le chercheur ou la chercheuse.
Certification de la biobanque
La Swiss Biobankig Plateform (SBP) propose aux biobanques des certifications en ligne. À l’issue de cet examen, trois labels peuvent être attribués suivant le niveau de conformité évalué.
« C’est une valeur ajoutée pour nous d’être reconnu et labellisé. Comme nous stockons de plus en plus d’échantillons, il est important d’avoir un fonctionnement reconnu et bien rodé. » La labélisation n’est pas une obligation en Suisse, mais elle est actuellement requise par la Commission d’Ethique de l’Etat de Vaud pour les validations des études impliquants des échantillons d’origine humaine.
Comment se déroule cette labélisation ?
L’examen de conformité auquel doivent répondre les différentes structures est composé d’un panel de questions, entre 80 et 100. Ces questions couvrent différentes thématiques : la documentation, les équipements, la gouvernance, la méthodologie du prélèvement, le respect de la vie privée des donneurs, ou encore les différents processus à suivre (stockage, transport, conservation, etc.).
Par la suite, les documents fournis sont analysés et un entretien est organisé avec un membre de la SBP. Une fois les différentes étapes validées, le label peut être attribué.
Grâce à la biobanque, nos chercheuses et chercheurs disposent sur place de matériel biologique et de données associées qui leur permettent de conduire des recherches sur la caractérisation et l’évolution des pathologies ophtalmologiques, comme par exemple la DMLA ou le rétinoblastome, au sein du centre de recherche des sciences de la vue.