Editorial

L’œil, victime du monde moderne

Dans tous les pays, les troubles de la vue explosent. Principalement en cause, notre mode de vie mais aussi le vieillissement de la population.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on recense plus d’un milliard de personnes handicapées dans le monde. Un 6e continent, en quelque sorte. Sur ce milliard, environ 253 millions de personnes — deux fois la population du Mexique — seraient touchées par une forme de déficit visuel, soit 3,2 % de la population mondiale.

Presbytie, glaucome, cataracte, DMLA, le risque de problèmes visuels est corrélé avec l’âge, bien sûr, et l’allongement de l’espérance de vie est un facteur important de l’augmentation du nombre de personnes touchées. Comme vous le lirez dans notre dossier en page 8, les seniors ne sont de loin pas les seuls qui devraient tenir leur vision à l’œil. Nous toutes et tous devons être attentifs à tout problème visuel, qu’il soit soudain ou progressif, et particulièrement vigilants à certains âges clés.

Chez les jeunes, par exemple, la myopie a décuplé en quelques années. Elle est devenue un véritable enjeu de santé publique. Outre les facteurs purement héréditaires, ce sont l’usage intensif des écrans et le manque d’exposition à la lumière naturelle qui sont pointés du doigt.

Au début du 20e siècle, l’historien Joseph Bédier s’enthousiasme pour le 7e art : « Le cinéma est un œil ouvert sur le monde ». Ce n’est pas Bruno Quiblier qui dira le contraire. Son métier, c’est de rendre le cinéma visible et accessible à toutes et tous, y compris aux personnes aveugles et malvoyantes. Découvrez le témoignage de ce passionné en page 16.

Complexe, incroyablement performant et fragile à la fois, l’œil est sans doute le plus sollicité de nos cinq sens. Notre vision est un bien précieux pour apprendre, travailler et s’épanouir au quotidien. Ayons à cœur de la protéger à tout âge.