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Soin & accompagnement

La Fondation Théodora et nous

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La Fondation Théodora finance et organise la visite d’artistes professionnels, les docteurs Rêves, dans des hôpitaux et institutions pour enfant en situation de handicap. Cette semaine, elle lance la 8ème édition de la « Semaine du bonheur », destinée à récolter des fonds pour accomplir sa mission. Un selfie partagé sur les réseaux sociaux finance une visite. L’occasion pour nous de les soutenir et également de revenir sur l’histoire de notre collaboration.

Les collaboratrices et collaborateurs de notre hôpital participent à la Semaine du bonheur de la Fondation Théodora !

Une collaboration qui débute en 2017

En 2017, Roosevelt Abilorme, infirmière cheffe du service des hospitalisations, contacte la Fondation Théodora. Elle se dit que leurs docteurs Rêves pourraient tout à fait avoir leur place dans le service d’oncologie pédiatrique, qui accueille des enfants atteints de rétinoblastome, une tumeur cancéreuse de l’œil. C’est donc pour cette raison que, le 15 mai 2017, une première visite du bloc opératoire et des chambres d’hospitalisation est organisée avec l’équipe de la Fondation Théodora.

C’est en 2018 que le projet se concrétise, à hauteur d’une visite par semaine. Au départ, les petits patients sont accompagnés jusqu’aux portes de l’ascenseur qui mène au bloc opératoire. « C’est comme si la bulle éclatait un peu à ce moment-là. Quand bien même les parents accompagnent leur enfant jusqu’à ce qu’il s’endorme et qu’ils sont présents à son réveil, nous trouvions que l’accompagnement par les Docteurs Rêve s’arrêtait un peu abruptement », explique Mme Abilorme.

La Fondation Théodora proposant également l’accompagnement chirurgical, le service d’oncologie pédiatrique demande alors que les docteurs Rêves soient présents durant tout le processus opératoire.

Présence accrue et étendue des Docteurs Rêve de la Fondation Théodora

Dès 2020, les docteurs Rêves augmentent la fréquence des visites en passant à deux jours par semaine. Ils étendent également leur présence en rendant visite aux enfants des services de strabologie et de chirurgie oculoplastique. Entretemps, la démarche gagne en crédibilité puisqu’une évaluation englobant les avis des parents, des collaborateurs et des professionnels de la santé est conduite et relève des avis unanimement positifs quant à cette collaboration.

De vrais professionnels en matière d’hygiène

Pendant la première vague de la pandémie de CoVID-19, du 16 mars au 12 mai 2020, la Fondation Théodora allège les visites. Ces dernières reprennent ensuite à une fréquence normale, grâce à la rigueur des docteurs Rêves, excellents professionnels en matière d’hygiène. Ayant toutes les connaissances requises quant aux exigences et aux risques propres au monde de la santé, ils sont en effet des partenaires fiables du personnel soignant.

Des Docteurs Rêve complémentaires

Les Docteurs Mimi et Bidule sont les docteurs Rêves de notre hôpital. Ils rendent visite à nos petits patients les lundis et les jeudis. Avec une approche différente et propre à leurs talents, nos docteurs Rêves sont complémentaires. Dre Mimi entre en relation avec la gestuelle et les mimes. Elle peut partir d’un détail et construire un univers merveilleux où enfants et adultes perdent la notion du temps. Tandis que Dr Bidule, de son côté, explore le monde en musique, avec sa guitare ou son tambourin. Les histoires qu’il raconte s’écoutent les oreilles grandes ouvertes.

« Les Docteurs Rêve de la Fondation Théodora offrent des bulles de bonheur et de rêverie »

Roosevelt Abilorme, infirmière cheffe de service

A la question « Pourquoi des docteurs Rêves à l’Hôpital ? », Roosevelt Abilorme répond qu’elle voulait offrir autre chose que de la science pure aux enfants. « Avec la maladie, les enfants deviennent très vite matures. Mais ils doivent rester des enfants. En leur offrant des bulles de bonheur et de rêverie, les docteurs Rêves leur permettent de s’évader ».

Parfois, des résistances se font ressentir, explique Mme Abilorme : « Pour certains parents, le temps de la maladie est un temps de tragédie et il semble inconcevable de rire dans ces moments. Mais les docteurs Rêves ont une capacité d’adaptation impressionnante et petit à petit, on peut voir que les enfants ne sont pas les seuls à profiter de leurs visites. »

Les parents sont en effet soulagés et reconnaissants de pouvoir s’évader eux aussi de temps en temps. Beaucoup de familles viennent d’autres pays et ne parlent pas français. Le langage des docteurs Rêves étant universel, il permet de dépasser la barrière de la langue et d’entrer en lien.

Une collaboration qui a du sens

Certains souvenirs marquent plus que d’autres : « Je me souviendrai toujours de ce papa qui était pris d’angoisse, son enfant au bloc opératoire. Il ne parlait pas du tout français, ni une autre langue, et cela devait être très difficile pour lui. Mais la Dre Mimi a commencé à entrer petit à petit en relation avec lui et finalement, il nous a prises toutes les deux dans ses bras, les larmes aux yeux. C’est à travers ces petits moments de victoire que notre collaboration avec la Fondation Théodora prend tout son sens. »

« On peut voir dans les yeux des parents un soulagement qui fait chaud au coeur »

Roosevelt Abilorme, infirmière cheffe de service

Une relation avec les enfants sur la durée

Certains enfants sont suivis très régulièrement. « C’est rigolo et touchant de voir à quel point ils attendent les docteurs Rêves lorsqu’ils viennent à l’Hôpital. Ils font des plans avec eux et créent une vraie relation. Et ils ne veulent pas partager LEUR Dr Rêve ! » rit Roosevelt Abilorme.

Aujourd’hui, l’Hôpital a complété l’accompagnement jusqu’au bloc opératoire en mettant à disposition des petits bolides, des voitures téléguidées en toute sécurité par l’équipe soignante. « Les docteurs Rêves comme les petites voitures apportent de la légèreté à des situations très lourdes à vivre. On peut voir dans les yeux des parents un soulagement qui fait chaud au cœur », conclue Mme Abilorme.

Dre Mimi de la Fondation Théodora dans notre hôpital pose pour la Semaine du bonheur.

Interview avec Dre Mimi de la Fondation Théodora

A l’occasion de la nouvelle édition de la « Semaine du bonheur », organisée par la Fondation Théodora, nous sommes allés à la rencontre de Dre Mimi. Le clown Mimi nous parle de ses missions au sein de notre Hôpital et de ses échanges avec les enfants hospitalisés. 

Depuis combien de temps incarnez-vous Dre Mimi ?

Ça va faire 21 ans, je crois, c’est beaucoup non ? C’est plus que la moitié de ma vie ! Je fais partie des dinosaures des docteurs Rêves (rires).

En quoi consiste ce que vous faites ?

Ce que je fais ? Je fais plein de choses ! Mais ici, à l’Hôpital ophtalmique, je fais de l’accompagnement chirurgical. Je fais également des visites dans d’autres hôpitaux et institutions spécialisées. Mais peu importe où je vais, l’idée c’est d’apporter un peu de légèreté et d’humour aux petits patients. Je suis là pour aider les enfants, leurs parents, et le personnel soignant durant le processus d’hospitalisation et de chirurgie.

J’essaie de rendre certaines choses plus simples. Un jour, un enfant ne voulait pas que la soignante le mesure. Pour essayer de le convaincre, j’ai lancé des paris avec lui sur sa taille, sous forme d’un petit jeu et cela a fonctionné, il a accepté qu’on le mesure.

Mon but est de redonner à l’enfant une forme de pouvoir : le pouvoir de dire non ! Un enfant, lorsqu’il est hospitalisé, il est obligé de l’accepter. C’est-à-dire qu’il ne peut pas dire non, ni aux soignants, ni à ses parents, il subit complétement ce qui lui arrive. Alors qu’avec nous, s’il n’a pas envie, il le dira. C’est quelque chose qui me tient vraiment à cœur.

Qu’est-ce qu’il vous plaît dans le fait d’être Dre Mimi ?

Ce qui me plaît ? Il y a beaucoup de choses … Si ça ne me plaisait pas, je ne le ferais pas ! (rires)

Le fait de jouer avec eux et de pouvoir me reconnecter au monde de l’enfance me plaît beaucoup. Quand l’enfant est ici, il n’est pas chez lui, il est stressé, alors on joue ensemble et on se reconnecte à autre chose. Ça me fait plaisir de le soutenir dans ce moment difficile, de le voir sourire un peu. J’aime bien être en lien avec les parents aussi, les inclure dans le jeu que j’ai avec l’enfant.

J’adore aussi entrer en contact ! Même si ce ne sont que des enfants et que la plupart ne parlent pas français, tu arrives quand même à créer un lien fort avec eux et ça, c’est merveilleux !

Comment les enfants réagissent-ils quand ils vous voient ?

Il y a vraiment toutes sortes de réaction ! Celui qui rigole avant que tu arrives, celui qui est un peu timide, celui qui a peur… Ça dépend aussi de si je connais déjà l’enfant.

L’attitude des parents influence beaucoup la réaction des enfants. Par exemple, si une maman me dit directement « mon fils a un peu peur », il aura forcément peur car il suit l’instinct de sa maman. La réaction des enfants peut aussi changer d’une fois à l’autre, il y a plusieurs facteurs qui entrent en jeu : le contexte du jour, pourquoi il vient, ce qu’il s’est passé avant, etc. C’est d’ailleurs pour cette raison que je ne peux pas réellement prévoir mes interventions et ce que je vais faire. Je dois m’adapter à la situation et au comportement de l’enfant sur le moment.

Devez-vous aborder de manière différente les enfants ayant des problèmes de vision ?

Oui forcément, en particulier ceux qui ne voient quasiment pas. Je travaille beaucoup plus avec les sons quand je suis avec ces enfants. Moi, j’adore chanter et jouer de mes instruments, j’improvise des chansons ! (rires). Cela capte bien leur attention, ils aiment bien !

Je travaille aussi beaucoup avec la gestuelle. La dernière fois, j’étais avec une petite fille et nous avons créé une chorégraphie ! Nous avons commencé dans sa chambre et ensuite, nous sommes allées faire une démo aux soignantes. C’est un moyen de valoriser l’enfant. Je la présentais comme une grande artiste, comme lorsqu’on présente des champions !

Est-ce que vous avez une histoire « coup de cœur » à nous raconter ?

Oui… Il y a eu une histoire qui a été très intense, pas seulement pour moi mais pour tout le service, d’un petit garçon que l’on a dû énucléer. C’était compliqué dans le sens où ce garçon était grand pour son âge comparé aux autres. Il devait avoir 5 ans.

C’était un garçon d’origine russe, il ne parlait pas français, et il a demandé ce qu’on allait faire de son œil après l’avoir enlevé… J’ai discuté avec l’équipe soignante et nous avons partagé le même avis sur le fait que nous ne pouvions pas laisser cet enfant sans réponse. Effectivement, tu te dois de lui donner une réponse, surtout à cet âge-là. Je me suis alors demandé comment répondre à sa question et j’ai décidé d’inventer, sur le tas, une histoire autour de ça. Je me suis d’abord renseignée sur ce qu’on allait vraiment faire de son œil car finalement, moi, je n’en savais rien.

Alors c’était l’histoire de l’œil droit de ce garçon qui avait combattu avec lui contre le cancer, qu’il était malheureusement mort sur le champ de bataille mais qu’il était mort en héros parce que grâce à lui, son œil était dans un laboratoire avec de grands chercheurs. Je lui ai également dit que grâce à son œil, la recherche allait avancer et que les docteurs allaient trouver de super nouveaux médicaments pour sauver la vue d’autres enfants !

Je suis retournée auprès des soignantes qui étaient dans le service pour m’assurer que tout le monde était d’accord pour que je raconte cette histoire. Tout le personnel soignant a validé ! L’histoire a été traduite et ainsi racontée à l’enfant avant son opération.

Le lendemain, après l’opération, j’ai croisé la maman qui m’a fait signe que tout c’était bien déroulé. J’étais contente ! Nous n’en avons pas reparlé, comme si de rien n’était, nous avons fait de la musique tous les trois et c’était un très joli moment.

Quand ils s’apprêtaient à partir, je les ai accompagnés à la sortie et je lui ai glissé un petit instrument dans sa poche afin qu’il le garde comme souvenir de notre rencontre. Normalement, je ne donne jamais mes instruments, mais avec ce petit garçon c’était instinctif, ça venait du cœur !

Nous remercions chaleureusement la Fondation Théodora et nous réjouissons de la suite de notre collaboration.

Pour soutenir la Fondation Théodora

Vous pouvez soutenir la Fondation Théodora en faisant un don:

Par la Poste:
CCP 10-61645-5
IBAN CH51 0900 0000 1006 1645 5

Par la Banque :
UBS Lausanne : IBAN CH66 0024 3243 G054 9454 0

Vous pouvez également commander des bulletins de versement de la Fondation ici.

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