Le destin des chiens guides
Grâce à eux, le quotidien des personnes malvoyantes et aveugles est facilité.
Il est difficile de se déplacer seul-e dans l’espace public lorsqu’on souffre d’un handicap visuel. Être accompagné-e d’un chien guide permet d’être plus autonome et en sécurité. Ces compagnons à quatre pattes sont soigneusement sélectionnés et entraînés pour pouvoir accomplir leur mission.
Tous les chiens peuvent-ils devenir guides d’aveugle?
Non. Certaines races sont privilégiées. En Suisse romande, la Fondation pour chiens guides d’aveugles à Brenles élève des labradors en raison de leur excellent caractère. Ces chiens apprennent vite et ont également beaucoup d’endurance.
Comment les chiens guides sont-ils sélectionnés?
C’est un parcours long et exigeant. À l’âge de neuf semaines, les chiots sont confiés à une famille d’accueil chargée de leur sociabilisation. « Durant 18 mois, Cyrano nous a accompagnés partout – depuis le restaurant jusqu’au bureau, en passant par le supermarché – pour apprendre à bien se comporter dans toutes les situations », se souvient Valentine de Preux, assistante de la direction médicale de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin et marraine d’un tel chien. Une marche à suivre est donnée au maître ou à la maîtresse, qui peut également participer aux cours d’éducation organisés par l’école.
Après son séjour en famille d’accueil, le chien retourne à l’école. Il est confié à un instructeur ou une instructrice avec qui il poursuit sa formation durant un an environ. Il subit également différents examens vétérinaires. S’il présente des problèmes de santé (aux yeux, oreilles, hanches, par exemple) ou de comportement, il ne peut pas devenir chien guide. S’il réussit ces tests, il peut donc se présenter à l’examen final.
Qu’enseigne-t-on à l’apprenti chien guide?
L’ animal doit apprendre à devenir les yeux de son maître ou de sa maîtresse pour faciliter son quotidien et assurer sa sécurité dans l’espace public. Il doit être capable de le ou la guider dans ses déplacements, s’arrêter au bord du trottoir et ne traverser que quand la voie est libre. Il doit aussi être capable de désobéir en cas de danger (voitures, etc.). À la banque, par exemple, il doit conduire son maître ou maîtresse vers le guichet libre. À la gare, l’aider à trouver le quai et à monter dans le train. Au restaurant et au supermarché, il est éduqué pour résister à tout ce qui se présente sous sa truffe.
Autre particularité : le chien guide ne fait ses besoins que sur les grilles, car la personne aveugle ne peut pas ramasser ses crottes. L’instructeur ou instructrice utilise un petit appareil qui fait « clic » et donne une croquette au chien pour le récompenser dès qu’il adopte le comportement souhaité. L’objectif est de l’encourager dans ses apprentissages.
Qu’est-ce qui change par rapport à un chien standard?
Ces chiens apprennent à ne pas réagir aux personnes qui les sollicitent et à rester concentrés sur leur tâche. On leur enseigne un vocabulaire spécifique afin qu’ils répondent uniquement aux ordres de leur maître ou maîtresse. Si on leur dit « taxi », ils savent qu’ils doivent monter dans la voiture. « Au pied », devient « piede » et « couché », « a terra ». Durant leur apprentissage, ils portent une sorte de gilet leur permettant d’entrer là où les chiens n’ont normalement pas le droit d’aller. Une fois chiens guides, ils portent un harnais rigide.
Est-ce qu’ils sont chiens guides toute leur vie?
Non, leur carrière dure sept à huit ans. Généralement, ils partent ensuite à la retraite et finissent tranquillement leur vie auprès d’une nouvelle famille bénévole.
Que deviennent les chiens qui ne passent pas l’examen de chien guide?
Ils peuvent devenir chien d’assistance pour une personne handicapée ou également être proposés à une famille comme chien de compagnie.