De l’image au geste
Si nos mouvements pour saisir ou toucher un objet semblent instantanés, ils répondent en réalité à un long et complexe – mais extrêmement rapide – voyage de l’information de l’œil à la main.
Expert : Prof. Silvio Ionta, sensory-motor lab, professeur associé dans le domaine de la neuro-psychologie visuelle à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin.
Le trajet du message visuel
- Perception : l’œil perçoit a lumière réfléchie par l’objet. Ensuite, il la transforme en signal neuronal.
- Traitement de l’information : le message nerveux sensitif est transmis au cortex visuel du cerveau via le nerf optique.
- Transformation de l’information : des signaux quittent le cortex visuel grâce à un vaste réseau de neurones. Ils partent en direction du reste du cerveau ! Parmi les destinataires de l’information, le cortex moteur, en charge de la commande du mouvement. L’entrée « visuelle » devient une sortie « motrice ».
- Action : la commande motrice qui part du cortex moteur est transmise, via la moelle épinière, aux muscles de la main. Ce muscle effectue ensuite le geste.
Quand la transmission d’information de l’œil à la main s’effectue mal
Certaines maladies neurodégénératives, telles que les maladies de Parkinson ou de Huntington, la sclérose en plaques, mais aussi les derniers stades de la maladie d’Alzheimer, endommagent les voies de propagation des signaux nerveux. Cela entraîne une perturbation des connexions entre les différentes régions du cerveau et la périphérie du corps qui impacte aussi la stabilité de l’interaction entre perception et mouvement. Des substances externes (alcool, drogues, médicaments, etc.) peuvent aussi perturber cette transmission neuronale.
Le saviez-vous ?
La capacité à saisir des objets (préhension) est le résultat d’interactions complexes entre les perceptions sensorielles et le contrôle moteur. Cette aptitude a contribué à faire de l’être humain l’une des espèces les plus performantes au monde sur le plan de l’évolution.
La coordination œil-main, en particulier, a permis le développement de la plupart de nos actions du quotidien (écriture, conduite d’un véhicule, cuisine, etc.), mais également d’activités qui ont participé au processus évolutif de notre civilisation (développement d’outils, écriture, mathématiques et, par extension, pensée abstraite et socialisation, au travers des rituels de salutation, par exemple).
Nous avons modifié l’article original pour en faire une version web.