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3 photos de Jules Gonin
Bienvu!

Imaginons une rencontre avec Jules Gonin… en 1933

Temps de lecture: 3' Posté le Par Laetitia Grimaldi

3 questions à Jules Gonin, ancien médecin-chef de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin et professeur d’ophtalmologie, décédé en 1935

Quelle a été votre histoire jusqu’à aujourd’hui ?

Durant mes études de médecine à Lausanne, je me suis intéressé à cette spécialité émergente qu’est l’ophtalmologie. Puis, au contact de celui que je considère comme mon maître, le professeur Marc Dufour, je me suis spécialisé dans un domaine encore peu exploré : le segment postérieur de l’œil. Celui-ci comprend notamment la rétine, cette couche de cellules aussi fine qu’une toile d’araignée qui nous permet de voir. Pendant près de dix ans, au fil de mes recherches à l’Hôpital ophtalmique, j’ai tenté de percer le mystère du décollement de rétine et la façon dont il pourrait être traité.

Un mot sur vos travaux, salués lors du récent Congrès international d’ophtalmologie à Madrid ?

Le décollement de rétine semble précédé d’une déchirure de ce tissu par laquelle s’engouffre le liquide du corps vitré. La rétine se détache alors de la matrice nourricière à laquelle elle est normalement accolée. Cela cause une perte de vision qui va devenir définitive. Le traitement que je propose consiste à localiser la déchirure grâce à un ophtalmoscope, y accéder par la sclérotique (couche extérieure de l’œil, ndlr) et y appliquer une pointe de métal chauffée à blanc pour déclencher une cicatrisation recollant la rétine à sa matrice. L’acte n’est pas douloureux car cette zone est peu innervée.

Quels atouts vous ont permis ces découvertes ?

J’oserais dire ma ténacité, mon sens de l’observation et mon goût pour le dessin. Peut-être qu’un jour des appareils de photographie nous faciliteront la tâche, mais aujourd’hui, tout ce que j’ai pu découvrir, je l’ai fait en dessinant les fonds de l’œil de mes patients et patientes, observés au travers de l’ophtalmoscope ou sur des yeux atteints de décollement de rétine qui ont dû être énucléés. J’ai ainsi entrevu la cause du décollement et essayé d’y remédier. Le taux de guérison du décollement de rétine est ainsi passé de 2 à 60 % environ. Gageons qu’un jour, ce sera bien plus !

Nous avons modifié l’article original pour en faire une version web.

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