L’échelle Monoyer
Mesurer l’acuité visuelle tout au long de la vie avec l’échelle Monoyer.
Inventée en 1875, l’échelle Monoyer sert à mesurer l’acuité visuelle et déterminer si l’œil a besoin d’une correction optique. Décliné en différentes versions pour s’adapter aux patientes et patients, c’est l’outil incontournable des professionnels de la santé visuelle.
Ces panneaux imprimés ou numériques représentant des lignes de lettres de tailles différentes sont un classique des examens de vue. On les appelle « échelle Monoyer », du nom de leur inventeur, Ferdinand Monoyer, et elles sont disponibles en plusieurs versions ou « optotypes ». « La taille des lignes, et donc des lettres, est décroissante. Cela permet d’évaluer l’acuité visuelle, c’est-à-dire la capacité de discerner les lettres, explique Catherine Gross, optométriste à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin. Il existe deux versions de l’échelle : une à placer à 3 mètres de la personne et l’autre à 5 mètres. Cette dernière permet de tester la vision de loin. »
Un œil après l’autre, puis les deux
Lors de l’examen, l’optométriste cache l’un des yeux de la personne et lui demande de lire les lettres avec l’autre œil. Le deuxième œil est ensuite testé. L’examen se poursuit avec les deux yeux en même temps pour évaluer la vision binoculaire.
La plus petite ligne que la personne arrive à déchiffrer fournit un score, qui représente l’acuité visuelle. Cette valeur constitue une base pour savoir s’il existe une amétropie (trouble de la réfraction) telle que la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme, et donc si la personne a besoin d’une correction optique. Un examen complet de la vue indiquera ensuite la valeur des verres nécessaires (en dioptrie).
Un test similaire à l’échelle Monoyer, appelé échelle de Parinaud, est réalisé en vision de près à l’aide d’un texte dont les paragraphes sont écrits en caractères de plus en plus petits. « Ces différents examens sont réalisés dès le plus jeune âge pour suivre l’évolution de l’acuité visuelle avec le temps. Cela nous informe donc d’une potentielle baisse d’acuité, liée à une éventuelle pathologie. Puis, tout au long de la vie, un contrôle régulier est recommandé », indique l’optométriste.
Différentes versions: les optotypes de l’échelle Monoyer
Afin d’adapter le test à l’âge de la personne, à son niveau de langage ou à son problème de vue par exemple, il est possible de varier les caractères présents sur l’échelle Monoyer, les optotypes. « Les modèles avec des lettres sont les plus communs. Mais il en existe aussi avec des chiffres ou des dessins, pour les enfants par exemple, détaille Catherine Gross. Pour les personnes ayant une basse vision, nous proposons une version rétroéclairée qui améliore le contraste. Une autre échelle, dite d’Armaignac, est utilisée pour les personnes analphabètes. Elle représente des « E » ou des « C » dans différentes orientations. »
Le test de la montgolfière
En complément du test classique par l’échelle Monoyer, un instrument permet de mesurer automatiquement la puissance oculaire et donc de déterminer une éventuelle amétropie. Appelé autoréfractomètre, il s’agit d’un appareil pour lequel la personne doit poser le menton sur une base pour stabiliser sa tête et regarder l’image d’une petite montgolfière dans l’écran qui lui fait face. L’optométriste doit alors centrer l’œil de la personne, puis l’appareil peut effectuer différentes mesures. « C’est une aide pour l’optométriste, qui permet d’obtenir une idée de la correction nécessaire, explique Catherine Gross.
Mais cette mesure doit toujours être vérifiée par une valeur subjective, en testant l’acuité visuelle grâce aux différentes échelles de Monoyer. » En effet, la valeur donnée par l’instrument peut être faussée en cas d’irrégularité cornéenne ou en présence d’une pathologie. L’auto-réfractomètre est aussi souvent combiné à un kératomètre. Il mesure le rayon de courbure de la cornée et permet par exemple de détecter un astigmatisme.
Nous avons modifié l’article original pour en faire une version web.