Les paupières
Des barrières protectrices contre les agressions externes.
Diverses pathologies peuvent affecter les paupières. Si certaines sont bénignes, d’autres, plus graves, peuvent avoir des répercussions, en particulier sur la cornée. Il faut donc ménager ses paupières et, au moindre problème, ne pas hésiter à consulter.
À quoi servent nos paupières?
Constituées de peau, de muscles et de cartilage, les paupières se ferment dès qu’un danger menace les yeux. Elles les protègent ainsi contre tout corps étranger qui pourrait les affecter, « comme l’eau, les poussières, les produits toxiques ou encore les traumatismes », explique le Dr Mohamed Sherif, médecin hospitalier à la policlinique et à l’unité de la rétine de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin. Mais elles font plus encore puisque, par leurs clignotements, « elles participent grandement à la répartition des larmes sur la cornée qu’elles lubrifient, hydratent et nettoient », poursuit l’expert. Les paupières renferment en effet les glandes de Meibomius, qui produisent la composante graisseuse des larmes, préservant les yeux contre la sécheresse.
Quelles maladies peuvent les affecter ?
« Certaines pathologies sont d’ordre mécanique. Elles affectent l’ouverture ou la fermeture des paupières », précise l’ophtalmologue. C’est le cas de l’ectropion et de l’entropion, qui correspondent à un retournement de la paupière respectivement vers l’extérieur et vers l’intérieur. « L’ectropion génère une sécheresse de la cornée, alors que l’entropion conduit les cils à frotter contre la cornée. Dans les deux cas, celle-ci peut s’infecter », souligne le Dr Sherif. Une autre maladie mécanique est le ptosis. Du fait d’un relâchement des muscles en raison de l’âge ou d’une maladie, les paupières « tombent » et le champ visuel est rétréci.
D’autres affections sont liées à la paupière elle-même, comme l’orgelet et le chalazion. Tous deux produisent un abcès, mais leurs causes diffèrent. Le premier provient d’une infection des follicules situés à la base des cils, alors que le second « est dû à une obstruction de la glande de Meibomius qui conduit à la stagnation des sécrétions dans cette glande et à une surinfection », note l’expert. Les dysfonctionnements de la glande de Meibomius peuvent, par ailleurs, provoquer « une inflammation de la paupière, une blépharite, qui induit une sécheresse, des brûlures, des rougeurs et des picotements de l’œil », poursuit l’ophtalmologue.
Les paupières peuvent aussi être le siège de diverses tumeurs, la plus fréquente étant le carcinome basocellulaire. « Lié à l’exposition au soleil, il n’est généralement pas très agressif et, dans la majorité des cas, il guérit. Mais en l’absence de traitement, il peut avoir de sérieuses conséquences », prévient le médecin.
Comment prendre soin de ses paupières ?
Pour limiter le risque de chalazion, d’orgelet ou de blépharite, il suffit d’un geste simple : « En prenant sa douche, il faut faire couler de l’eau chaude sur ses paupières tout en les massant, afin d’améliorer le fonctionnement de la glande de Meibomius », recommande le Dr Shérif. Il est aussi possible de se préserver du carcinome basocellulaire en protégeant ses yeux du soleil.
En revanche, il est difficile de se prémunir des pathologies mécaniques des paupières lorsqu’elles sont liées au vieillissement. Toutefois, « si l’on constate des mouvements inhabituels des paupières ou le moindre problème, il faut consulter car, plus la prise en charge est rapide, meilleur sera le pronostic », conclut l’ophtalmologue.
