Entre soins infirmiers et soins médicaux

3 questions à Mélanie Silva, infirmière praticienne spécialisée (IPS) au service des urgences et de la policlinique de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin

Qu’est-ce que le métier d’infirmier ou infirmière praticienne spécialisée (IPS) ?

Ce métier, qui existe dans le canton de Vaud depuis 2017, oscille entre celui d’infirmier ou infirmière et celui de médecin. Pour le pratiquer, il faut compléter sa formation initiale d’infirmier ou infirmière par un master d’IPS. Les principaux objectifs de cette nouvelle profession sont de répondre à la pénurie croissante de personnel soignant, dans un contexte où le vieillissement de la population et l’explosion des maladies chroniques ne font qu’accroître la demande, et de désengorger les services d’urgence. En facilitant la collaboration entre médecins et équipes infirmières, l’IPS représente également un atout majeur pour favoriser l’interprofessionnalité.

Justement, quelles sont les différences entre l’IPS et l’infirmier ou infirmière ?

Grâce à ses compétences infirmières, mais aussi médicales, poussées, l’IPS peut se charger de manière autonome des patients et patientes dans son domaine clinique, par exemple en ophtalmologie, tout en restant en relation avec un ou une médecin partenaire. Son rôle hybride lui permet de dispenser des soins infirmiers, de prescrire des médicaments, de demander des examens puis les interpréter, ou encore de réajuster un traitement. L’IPS peut aussi faire de la recherche. Ces nouveaux rôles, qui vont au-delà des soins infirmiers classiques, nécessitent d’être expliqués, à la patientèle comme à l’ensemble du personnel soignant.

Quelles prises en charge spécifiques sont aujourd’hui assurées par les IPS ?

Avec son poste d’IPS en ophtalmologie, l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin est pionnier puisqu’il n’en existe pas d’autre en Europe. Actuellement, au sein du service des urgences et de sa policlinique, l’IPS s’occupe prioritairement des personnes de plus de 18 ans qui présentent des pathologies touchant l’avant de l’œil et entrant dans son champ de compétence telles qu’une érosion de la cornée, une blépharite ou encore en cas de présence d’un corps étranger. En assurant une bonne continuité dans les prises en charge, l’IPS permet de libérer du temps médical et d’améliorer la qualité des soins grâce à sa vision infirmière et à ses compétences médicales.

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