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Prof. Reinier Schlingemann
Bienvu!

Recherche médicale : l’indispensable collaboration

Temps de lecture: 5' Posté le Par Clémentine Fitaire

Réunir les compétences de différentes institutions est crutial.

« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin », dit le proverbe. Sans doute une idée qui s’applique à la recherche scientifique. Directeur du Bureau des études cliniques de l’Université d’Amsterdam et du Centre de recherche des sciences de la vue de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, le Prof. Reinier Schlingemann s’attelle à accompagner les chercheuses et chercheurs de tous horizons dans le développement de projets novateurs.

Prof. Reinier Schlingemann
Prof. Reinier Schlingemann

directeur du Bureau des études cliniques de l’Université d’Amsterdam et du Centre de recherche des sciences de la vue de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin

Pourquoi la recherche collaborative est-elle essentielle?

Prof. Reinier Schlingemann : Selon moi, il ne peut y avoir de recherche sans collaborations. Que celles-ci s’opèrent en interne – au sein d’un même service ou de plusieurs – ou en externe – avec des hôpitaux, universités ou entreprises. Toutes les recherches que nous menons à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin sont le fruit d’une collaboration, dont le but est par exemple le développement d’un traitement ou la compréhension d’un processus biologique.

Quelles sont les clés d’une bonne collaboration?

Il est très important de réaliser et accepter ce qu’il nous manque en termes de matériel ou d’expertise et d’aller le chercher ailleurs. Il ne faut pas avoir peur d’admettre que quelqu’un peut être meilleur dans un domaine spécifique. Car reconnaître les forces et les faiblesses de chacun permet de travailler ensemble et d’avancer.

Que vous apportent ces échanges?

En néerlandais, le mot pour dire « diviser » est le même que celui pour dire « partager ». L’idée est que le partage amène à la multiplication. Si on sait donner, on peut aussi recevoir. Dans la recherche, c’est la même chose : la collaboration constitue un échange qui va dans les deux sens. On doit être prêt à donner ses données, son expertise, ses méthodes. Cela même si on ne sait pas ce qu’on recevra en retour.

Pouvez-vous nous donner des exemples?

Une vaste étude multicentrique sur le rétinoblastome – un cancer rare de l’œil chez l’enfant – est en cours en ce moment pour améliorer le traitement de cette maladie. Il s’agit d’une initiative menée par le Prof. Francis Munier avec le Centre d’investigation clinique en ophtalmologie (CIC) de notre hôpital (l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin est par ailleurs le service universitaire d’ophtalmologie de l’UNIL, ndlr) et l’unité d’hémato-oncologie pédiatrique du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), ainsi que plusieurs centres en Europe.

Un autre exemple de collaboration internationale est celle du Prof. Yvan Arsenijevic autour d’une thérapie génique visant à traiter une maladie héréditaire de la rétine. Il s’appuie sur les données du Prof. Dror Sharon à Jérusalem (Israël), région comptant de nombreuses familles présentant cette pathologie. Ils ont les patients, nous avons la technique, et ensemble nous pouvons faire avancer les choses. Une autre collaboration très prometteuse dans le domaine de la technologie avancée se joue entre le Centre de neurostimulation de l’EPFL et le groupe du Prof. Thomas J. Wolfensberger avec le développement d’un stimulateur rétinien miniaturisé pour le traitement des dystrophies rétiniennes cécitantes. Ici encore, c’est le travail main dans main qui mène au succès : Prouesse en électronique à l’EPFL et inventions chirurgicales chez nous.

Quelles sont les spécificités propres à la recherche en ophtalmologie?

L’imagerie est fort importante en ophtalmologie. Ce sont des données qui apportent beaucoup de connaissances. Le partage de ces images est donc capital pour faire progresser la recherche. Et peut-être davantage que dans d’autres spécialités médicales.

Est-ce ce constat qui a mené à la création de la plateforme « Swiss Ophthalmic Imaging Network Project »?

Oui, exactement. C’est probablement la collaboration la plus formidable en ce moment, menée à l’Hôpital ophtalmique par la Dre Ciara Bergin, PhD. Elle a réussi à regrouper une multitude de partenaires académiques, scientifiques et techniques pour développer une plateforme sécurisée. Cette plateforme permet aux ophtalmologues de partager des images médicales et aux chercheurs et chercheuses de bénéficier de données nécessaires au développement d’algorithmes d’intelligence artificielle, de la télémédecine ou encore de la médecine personnalisée. C’est un bel exemple de l’association de plusieurs cerveaux pour un projet d’envergure.

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L’article original a été modifié pour en faire une version web.

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