La lutte pour l’hygiène hospitalière s’organise
La prévention et le contrôle des infections sont une mission prioritaire.
À l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, la cellule HPCI – hygiène, prévention et contrôle de l’infection – travaille d’arrache-pied avec toutes les équipes.et secteurs professionnels pour barrer la route aux agents pathogènes.
En Suisse, le risque de contracter une infection à l’hôpital est d’environ 6 %. Mais cela n’est pas une fatalité. À l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, la cellule HPCI met tout en œuvre pour limiter la circulation des agents pathogènes. Sa responsable, Rose Blanc, infirmière experte en prévention des infections associées aux soins, est épaulée par Vania Cheseaux, elle aussi infirmière spécialisée. Elle forment ainsi un duo complémentaire pour lutter contre le risque infectieux.
L’équipe se compose également de quatre répondantes en hygiène hospitalière travaillant dans les unités de soins.
La surveillance porte notamment sur les micro-organismes à l’origine de l’endophtalmie.– une infection de l’intérieur de l’œil qui peut se développer à la suite d’une chirurgie ou d’un traumatisme oculaire – et les adénovirus à l’origine de conjonctivites. Mais pas seulement. Dans le radar de la cellule HPCI, il y a aussi.: le Covid-19, les autres virus respiratoires comme la grippe, les virus gastro-intestinaux ou encore les bactéries multirésistantes. L’HPCI contrôle également l’établissement médico-social Clair-Soleil, où différents types de germes voyagent. Elle veille ainsi à la sécurité et à la santé des résident-es et des patient-es. Elle veille également à celles de l’ensemble des collaborateurs et collaboratrices de la Fondation Asile des aveugles.
« Le Covid-19 nous a permis de sensibiliser le personnel au risque infectieux et de transmission »
Rose Blanc
Des germes invisibles
La difficulté de la mission tient en partie au fait que les germes ne se voient pas.« « Le Covid-19 nous a permis de sensibiliser le personnel au risque infectieux et de transmission, déclare Rose Blanc. Le service de communication nous aide également à diffuser les messages avec beaucoup de créativité.« » Toutes les catégories professionnelles (médecins, personnel soignant, optométristes, photographes, etc.) représentées à la Fondation sont impliquées dans ce défi.« « Nous émettons les directives et les recommandations et faisons des contrôles. Cependant, nous tenons également à aller au contact des équipes sur le terrain, souligne Rose Blanc. Nous avons un rôle facilitateur pour renforcer les pratiques pour des prises en charge plus adaptées, sécures et pérennes. »
Aussi, tous les services et lieux de l’hôpital, depuis la réception jusqu’au bloc opératoire, en passant par les salles de consultation, les chambres, les cuisines, etc.,.font l’objet d’une surveillance et d’un bionettoyage rigoureux, obéissant à des règles précises.« « Nous partons du principe que toute patiente ou patient est potentiellement infecté, jusqu’à preuve du contraire, note Rose Blanc. Lorsqu’on prend en charge une personne, toute une série de précautions standards doivent être respectées ». Parmi elles, l’hygiène des mains est centrale, comme le rappelle l’experte.: « C’est une affaire collective : 80 % des infections sont liées au manque d’hygiène des mains ». Mais elle précise : « Nos excellents résultats dans ce domaine reposent avant tout sur une prise de responsabilité de nos collaborateurs et collaboratrices, une équipe HPCI de proximité, le soutien des différents cadres et l’appui de la direction ».
Dès lors, on se désinfecte les mains avant et après chaque patient-e et avant chaque geste aseptique ou propre (pansement, gouttes dans les yeux). Nous le faisons également après un contact avec l’environnement du patient ou de la patiente ou avec un liquide biologique. Nous préconisons le port de gants, de masques, de lunettes de protection ou de surblouses selon les circonstances. La désinfection et la stérilisation sont de mise pour tous les instruments dans le service de stérilisation. Le linge de l’institution (blouses du personnel, draps, etc.) exige une qualité bactériologique conforme aux normes cantonales. L’élimination des déchets médicaux obéit à des directives nationales. Une entreprise externe, qui applique des procédures très spécifiques en fonction du lieu, s’occupe de l’entretien des locaux.: « On ne nettoie pas un bureau ou le bloc opératoire de la même façon », illustre Rose Blanc.
En plus de cette désinfection globale au terme de chaque journée, les aides de salle désinfectent les salles d’opération après chaque passage. Les soignant-es et personnel médico-technique le siège et le box de consultation entre chaque patient-e. Des mesures sont prévues pour les personnes contaminées, que ce soit par le Covid-19, la varicelle ou encore la tuberculose.« « Nous leur faisons emprunter un parcours particulier. Si ces personnes viennent pour une intervention, elles se font automatiquement opérer en dernier« », détaille Rose Blanc. Nous encourageons la vaccination des collaborateurs et collaboratrices.
Le respect des normes d’hygiène hospitalière
Rien n’échappe à la surveillance de la cellule hygiène hospitalière et prévention. Afin de s’assurer du respect des normes, un réel contrôle s’effectue au sein de l’hôpital. Cela concerne les produits de nettoyage et désinfectants, mais aussi les eaux, l’air filtré au bloc, etc.« « Avant tout achat, on s’assure que le matériel médical puisse être désinfecté », illustre Rose Blanc. La collaboration est également permanente avec les cuisines et le service technique. La cellule HPCI est en contact régulier avec les unités cantonales et fédérales correspondantes (Swissnoso). Elle peut aussi compter sur un infectiologue, atteignable en tout temps. Et fait elle-même l’objet de contrôles.
Pendant le Covid-19
La cellule HPCI a joué un rôle important durant la pandémie pour garantir la sécurité et l’efficience des soins.: surveillance des courbes épidémiologiques, organisation du dépistage, suivi des collaborateurs et collaboratrices malades, vaccination, contrôle des achats du matériel de protection (masques, désinfectant, blouses, etc.), notamment.« « Il a fallu faire preuve de leadership et de créativité tout en contribuant à remonter le moral des troupes. Grâce au grand soutien de la direction, cette période a été constructive« », déclare Rose Blanc, infirmière experte en prévention des infections associées aux soins.
Nous avons modifié l’article original pour en faire une version web.