Sport : pour toutes et tous !
Les personnes malvoyantes ou aveugles peuvent aussi faire du sport.
Durant les cours d’éducation physique et sportive, les enfants ayant un handicap visuel sont souvent assis sur le banc. C’est dommage ! Car grâce à quelques aménagements, ils et elles peuvent aussi participer pleinement aux activités sportives. Go !
Est-ce qu’une personne malvoyante ou aveugle peut faire du sport ?
Oui ! Mais le plus souvent, elle doit être accompagnée et/ou pouvoir bénéficier de quelques adaptations. « Elle peut par exemple faire de la course à pied en étant reliée à un ou une guide par une corde », illustre Valérie Caron, lectrice au Département de pédagogie spécialisée de l’Université de Fribourg et initiatrice de Camp Abilities (lire encadré).
Quels sports peuvent être pratiqués ?
Il n’y a pas de limites ! Balades en tandem, jeux de balle (tennis, foot, basket) ou de raquette (tennis, badminton), sports aquatiques (natation, paddle, pédalo), arts martiaux, escalade, sports de glisse, etc. Les sports comme le céci-foot ou le torball ont été spécialement imaginés pour les personnes avec déficience visuelle.
À quelles conditions ?
Le moniteur ou la monitrice doit être bien formé-e et adapter les consignes ou les règles du jeu de base, le matériel et l’environnement afin de rendre l’activité sportive accessible. Par exemple, ajouter des grelots dans une balle pour qu’on sache où elle se trouve, utiliser des couleurs et textures avec du contraste, etc. Ou, au badminton, un ballon de baudruche coloré au lieu d’un volant.
Comment se représenter l’espace ?
On peut utiliser des objets (cordes au sol, bâtons, scotch, etc.) de différentes textures, couleurs et formes pour délimiter le terrain. Une reconnaissance des lieux – par exemple le tour de la salle – ou une maquette 3D permet de se représenter l’espace de jeu. Le relief autour ou à l’intérieur de la piscine par exemple prévient chutes et blessures. Les explications doivent être très détaillées.
Est-ce qu’on peut faire du ski ?
Oui. L’enfant peut skier en tandem avec un ou une guide. Grâce à quelques mots de guidage (gauche, droite, halte, etc.) et à l’intonation de la voix, il est possible d’imaginer la piste, savoir s’il faut faire des virages courts ou plus larges ou ralentir en raison d’un danger. « Au tout début de l’apprentissage, l’enfant peut être aidé d’une perche devant lui pour prendre confiance, mais très vite, il peut réaliser ses virages seul sans lien physique, ce qui lui offre un sentiment de liberté et d’aventure extraordinaire », confie Béatrice Aenishaenslin Mamin, ergothérapeute au Centre pédagogique pour élèves handicapés de la vue (CPHV) et elle-même guide.
Est-ce que faire du sport est dangereux quand on ne voit pas ?
Il y a toujours des risques mais la majorité des blessures peuvent être prévenues si les aména-gements sont mis en place et la sécurité assurée.
Pourquoi est-ce si important de bouger ?
Les enfants qui ne voient pas (ou mal) ont souvent des difficultés de coordination. Lancer, attraper, dribbler, shooter, courir, sauter, nager, etc. entraîne les muscles, le souffle, l’équilibre, l’endurance, entre autres. Cela permet donc de progresser tout en gardant la ligne. Enfin, c’est l’occasion de se dépasser, de développer la confiance en soi et de se faire des ami-es !
Week-ends et semaines de sport adapté
En hiver, le CPHV organise des camps de glisse (ski de piste, de fond, luge, chiens de traîneau, raquettes). Le Groupement romand pour skieurs aveugles et malvoyants (GRSA) propose également plusieurs week-ends de ski (piste et fond) pour les enfants âgés de 10 ans et plus. En été, le Camp Abilities multisports se destine aux enfants et adolescent-es de 7 à 18 ans avec déficience visuelle. Il est organisé en collaboration avec le Département de pédagogie spécialisée de l’Université de Fribourg.
Nous avons modifié l’article original pour en faire une version web.