
Profession médecin assistante
La pratique clinique associée à la formation.
Dans le cadre de sa formation post-graduée, Amandine Gauderon, médecin assistante, passe la majeure partie de son temps auprès des patientes et des patients qui consultent les urgences, la policlinique et les diverses unités spécialisées de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin.
Si tout se passe bien, la Dre Amandine Gauderon obtiendra son diplôme FMH d’ophtalmologue fin 2026. Mais avant cela, elle aura notamment exercé pendant trois ans à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin où elle occupe actuellement la fonction de médecin assistante.
Après un détour par la chirurgie pédiatrique, la jeune femme de 30 ans est revenue à son choix premier : l’ophtalmologie. « C’est un domaine complet, parce qu’il est à la croisée de tous les systèmes de l’organisme. La majorité des maladies systémiques (affectant l’ensemble du corps, ndlr) peuvent avoir des implications oculaires, rappelle-t-elle. L’ophtalmologie est aussi une discipline utilisant des outils qui sont à la pointe de la technologie. » En outre, les problèmes oculaires n’épargnant aucune tranche d’âge, « nous avons affaire à un large éventail de la population allant des nouveau-nés aux personnes très âgées », poursuit Amandine Gauderon.
Des activités cliniques variées pour les médecins assistants
L’activité clinique de la médecin assistante, de même que celle de la vingtaine de ses collègues en formation, comporte plusieurs volets. Amandine Gauderon passe une partie de son temps à la policlinique où elle est en charge des consultations d’ophtalmologie générale et des urgences, en collaboration avec une équipe pluridisciplinaire.

Dans ces deux domaines de prise en charge, « nous exerçons sous la responsabilité des chefs et cheffes de clinique, mais avons une grande autonomie », précise-t-elle.
La médecin assistante travaille aussi dans les unités spécialisées. « Nous accueillons les patients et les patientes, mesurons leurs paramètres oculaires de base, effectuons l’examen clinique, les examens complémentaires nécessaires et établissons leur dossier médical », détaille-t-elle. C’est ensuite le ou la médecin cadre concernée qui prend le relais.
« Cela nous permet d’approfondir nos connaissances dans la prise en charge de cas complexes relevant de chaque domaine de l’ophtalmologie. En fin de consultation, les médecins cadres sont à disposition pour répondre à nos questions et discuter des cas cliniques du jour », explique Amandine Gauderon.
Les patientes et les patients ne souffrent pas de ce partage des tâches. Dans les services et unités de l’hôpital, « le passage de flambeau pour leur suivi se passe très bien », constate la jeune femme qui estime qu’il y a une « grande entraide » au sein de l’équipe médicale. « L’ambiance est très collégiale », se réjouit la trentenaire.
À noter que le rôle des médecins assistants et assistantes a des limites. « Nous sommes habilités à réaliser certains gestes techniques, précise Amandine Gauderon, en particulier des soins comme les traitements par laser ou des sutures hors du bloc opératoire. » Les autres actes sont du ressort des chefs et cheffes de clinique. En Suisse, les médecins en formation ne peuvent pas opérer.

Une formation théorique
Outre la pratique clinique, l’emploi du temps d’Amandine Gauderon comporte des plages de formation théorique. « Le jeudi après-midi, nous avons des cours durant lesquels les médecins des unités spécialisées décrivent les principales pathologies qu’ils et elles ont à traiter. Une heure par semaine, nous avons aussi un staff meeting, davantage tourné vers la pratique et la recherche. À tour de rôle, les spécialistes y présentent des cas particuliers ou exposent les nouveautés dans leur domaine d’expertise. » À cela s’ajoute, tous les vendredis, un lunch meeting au cours duquel nous analysons un article scientifique.
Quant à la recherche elle-même, elle n’est pas incluse dans le planning. « Nous pouvons nous y consacrer en plus de notre travail », précise la médecin assistante qui a déjà publié des études de cas et des articles scientifiques.
À la fin de l’année, Amandine Gauderon va quitter l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin pour exercer dans un autre centre ophtalmique. Elle ne compte pas s’arrêter là, car elle souhaiterait suivre ensuite une formation en chirurgie, qui dure deux ans.

Nous exerçons sous la responsabilité des chefs et cheffes de clinique, mais avons une grande autonomie.
Dre Amandine Gauderon
Chef de clinique à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, le Dr Nicolas Gurtler travaille en contact étroit avec les médecins assistants en formation.

Comment sont réparties les tâches entre les médecins assistants et assistantes et les chefs et cheffes de clinique ?
Dr Nicolas Gurtler Prenez l’exemple du service des urgences. Une personne qui s’y présente est d’abord évaluée par une infirmière ou un infirmier qui détermine le degré d’urgence. Ensuite, un ou une médecin assistante la prend en charge, pose un diagnostic, propose un traitement et organise le suivi. Si nécessaire, en fonction de l’expérience des jeunes médecins, nous intervenons, en tant que chefs et cheffes de clinique, pour la prise en charge, parfois avec l’aide de collègues ayant plus d’expérience.
En quoi consiste votre travail d’encadrement ?
Nous avons un rôle pédagogique auprès des médecins assistants et assistantes. Nous répondons à leurs questions et les guidons dans leur approche des problèmes, que ces derniers soient médicaux, pratiques ou logistiques (tâches administratives, personnes à contacter, etc.).
Quelles sont les responsabilités de chacun et de chacune ?
Si nous intervenons dans la prise en charge, c’est à nous, chefs et cheffes de clinique, de prendre les décisions médicales et d’en assumer la responsabilité.
Diriez-vous que les médecins assistants et assistantes jouent un rôle important dans le fonctionnement de l’hôpital ?
Oui. L’hôpital ne pourrait pas tourner sans une équipe pluridisciplinaire et ces jeunes médecins. Leur rôle est particulièrement important à la policlinique et au service des urgences, qui accueillent chaque jour un grand nombre de patients et de patientes. Il l’est aussi dans les unités spécialisées où ces médecins en formation effectuent une partie du travail sous la supervision des médecins cadres.
Nous avons modifié l’article original pour en faire une version web.