Aller au contenu
Dre Kate Hashemi, responsable de l'unité de cornée et chirurgie réfractive
Bienvu!

Retrouver une vision nette grâce aux implants

Temps de lecture: 5' Posté le Par Elisabeth Gordon

Zoom sur les implants qui corrigent les troubles de la réfraction.

Ces lentilles intraoculaires sont destinées à celles et ceux qui sont atteints de myopie, d’astigmatisme, d’hypermétropie ou de presbytie. Mais tout le monde ne peut pas y prétendre.

Pour que la vision soit nette, les rayons lumineux doivent être parfaitement focalisés sur la rétine. S’ils convergent en avant de celle-ci, la personne voit flou de loin (myopie), si c’est en arrière de la rétine, la vision est floue de près (hypermétropie ou presbytie due à l’âge). Cette anomalie peut également entraîner une déformation des images (astigmatisme). La chirurgie réfractive a pour objectif de « corriger ces défauts de la vision et de réduire ou d’éliminer la dépendance aux lunettes et aux lentilles de contact », précise la Dre Kate Hashemi, médecin adjointe, responsable de l’unité de cornée et chirurgie réfractive à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin. Elle est toutefois réservée aux personnes âgées de plus de 20 ans, dont le trouble de la réfraction est stable depuis deux ans et qui ne souffrent d’aucune maladie oculaire.

Tout le monde n’est pas éligible

Ces troubles sont souvent dus à une cornée trop bombée, trop plate ou trop ovale. Une manière de les traiter consiste donc à modifier la courbure de la cornée à l’aide de lasers. Toutefois, cette méthode ne convient pas si le défaut visuel est trop accentué ou si la cornée est trop fine. Reste alors une option : les implants.

Les lentilles intraoculaires en question – dont les plus couramment employées sont les implants phaques ICL – sont placées entre l’iris et le cristallin afin de modifier le trajet des rayons lumineux. « Tout le monde ne peut pas bénéficier de cette forme de chirurgie réfractive, souligne l’experte. Avant de l’envisager, il est nécessaire d’évaluer de nombreux paramètres anatomiques de l’œil pour savoir si l’implant sera toléré. »

C’est pour cette raison que les personnes candidates à l’intervention sont d’abord reçues « par un ou une optométriste de l’hôpital qui effectue un dépistage gratuit. Celles qui franchissent cette première étape sont alors dirigées vers un ou une ophtalmologue qui fait un examen approfondi. Cela nous permet de savoir si la pose d’un implant est possible », précise la spécialiste. À l’issue de ce parcours – qui peut exiger plusieurs examens préopératoires –, l’intervention peut être programmée.

Une fois que la candidate ou le candidat à l'opération est considéré éligible, l'ophtalmologue fait un examen approfondi.
Une fois que la candidate ou le candidat est éligible à l’opération, l’ophtalmologue fait un examen approfondi.
Les implants intraoculaires se placent entre l'iris et le cristallin. Ils ne mesurent que quelques millimètres.
Les implants intraoculaires se placent entre l’iris et le cristallin. Ils ne mesurent que quelques millimètres.

Retour d’une très bonne vue

L’opération, qui dure une trentaine de minutes, consiste « à pratiquer une petite incision au bord de la cornée et, à travers elle, à injecter doucement la lentille repliée devant l’iris. L’implant se déplie ensuite et, par des gestes précis, nous le plaçons entre le cristallin et l’iris », décrit la Dre Hashemi. Le lendemain, la personne revient pour un contrôle et nous enlevons le pansement qu’elle porte depuis la fin de l’intervention. « Et là, c’est magnifique, on voit ! » sourit Amandine (lire son témoignage).

Dans la plupart des cas, « nous opérons les deux yeux, à une semaine ou deux d’intervalle », précise l’ophtalmologue. Après l’opération, la personne doit s’instiller des gouttes antibiotiques, anti-inflammatoires ainsi que des larmes artificielles pendant un mois environ et se soumettre à des contrôles à l’hôpital.

« Comme toute intervention chirurgicale, la pose d’un implant intraoculaire n’est pas sans risque, souligne la Dre Hashemi. Il peut y avoir une infection, une inflammation, une élévation de la pression intraoculaire – qui généralement ne dure pas – ou la survenue de halos ou d’éblouissements. Mais ces complications apparaissent dans moins de 1 % des cas. »

Si la pose d’un implant est coûteuse (plusieurs milliers de francs) et non remboursée par les assurances, « elle présente l’avantage d’être réversible et en cas de besoin la lentille peut être ôtée, indique l’experte. Surtout, elle assure une très bonne vue. » Ce n’est pas Amandine qui la contredira.

Dre Kate Hashemi pendant une opération de pose de l'implant ICL au bloc opératoire.
Dre Kate Hashemi pendant une opération de pose de l’implant ICL au bloc opératoire.

« Ces interventions ont changé ma vie »

Souffrant d’une forte myopie et d’astigmatisme, Amandine, 27 ans, a décidé de se faire opérer. En janvier dernier, on lui a posé des implants intraoculaires.

« J’ai toujours été très myope. À l’âge de 7 ans, j’ai commencé à porter des lunettes, avec lesquelles j’étais un peu mal à l’aise. J’ai donc opté pour des lentilles de contact qui m’apportaient un confort incroyable mais, au bout de dix ans, je ne les supportais plus très bien et j’ai dû remettre des lunettes.

Je me suis donc renseignée sur les opérations possibles. Mon ophtalmologue estimait que, compte tenu de ma forte myopie, l’intervention n’était pas envisageable. J’ai malgré tout pris contact avec l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin et l’aventure a commencé. J’ai eu un premier rendez-vous destiné à savoir si j’étais éligible, puis un deuxième, préopératoire.

J’étais partie avec l’idée que l’intervention se ferait au laser et, quand l’ophtalmologue m’a dit que je n’avais pas d’autre choix que les implants, j’ai eu peur que ce soit douloureux et que ma vue soit moins bonne qu’avant. Mais le personnel médical s’est montré très rassurant. Je lui ai fait confiance.

On m’a d’abord opéré un œil puis l’autre, une semaine plus tard. En sortant du bloc, je suis restée deux heures à l’hôpital, le temps que les infirmiers et infirmières fassent les premiers contrôles. Puis je suis rentrée chez moi avec un pansement sur l’œil et une coque à mettre la nuit. Le lendemain, quand on m’a enlevé le pansement, j’ai eu une sensation incroyable : on ouvre l’œil et on voit !

Je n’ai jamais aussi bien vu que maintenant. Ces interventions ont changé ma vie ! Je peux vivre sans lunettes et quand je me réveille le matin, je vois clairement ce qui se passe autour de moi. C’est superbe ! »

Nous avons modifié l’article original pour en faire une version web.

Cet article vous plaît? Découvrez les articles Bienvu!
Dernière modification le
Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors

Afin de vous proposer le meilleur service possible, ce site utilise des cookies. En continuant de naviguer sur le site, vous déclarez accepter leur utilisation